dimanche 19 décembre 2010

32- Le voile

Il m'arrive parfois de vouloir mettre le voile, le hijab, celui que tellement de gens déteste sans savoir pourquoi. Ça m'arrive, oui. Peut-être parce que je trouve ça beau. Peut-être aussi pour choquer. J'ai toujours un peu aimer provoquer.

L'hiver, c'est particulièrement bien, ça tient au chaud. L'été aussi, c'est bien, ça protège du soleil. Et avec un hijab clair, ça tient au frais, comme une casquette.

Je sais pas pourquoi, j'ai l'impression qu'avec un hijab, les choses seraient plus simples.

La religion islamique est magnifique. Mon chum est une personne exceptionnelle, comme j'en ai jamais rencontré avant. Dans certains trucs, il me semble presque surhumain! À ses côtés, je me suis rendue compte de la futilité du mode de vie des Québécois, en général.

Bon, je n'ai jamais été très, très proche de la culture/tradition québécoise (même si j'en suis une!) mais je n'ai jamais pu y mettre une explication. C'est en discutant de tout et de rien avec mon chum que, tranquillement pas vite, je me suis rendue compte des choses qui clochaient dans notre façon de voir la vie et d'évaluer nos priorités.

Il y a quelques familles québécoises qui m'impressionnent, tant je les trouve belles, simples et unies. Elles sont incroyablement magnifiques, celles-là. Cependant, elles font exception dans mon entourage et même, dans mon entourage éloigné. Partout où je regarde, je n'arrive pas à trouver un modèle exemplaire chez les Québécois. J'ai plutôt tendance à m'éloigner d'eux. Et d'ailleurs, je parle des Québécois comme si je n'en faisais pas partie...

C'est en ce sens que je me sens plus musulmane que Québécoise, bien qu'être un n'empêche pas l'autre. Les valeurs de la religion musulmane me sont plus proches que celles des Québécois, mais j'ai beaucoup de difficulté à percevoir un Dieu qui "parle". Je vois tant de défauts à travers les livres sacrés. Des défauts linguistiques, philosophiques et logiques.

Il y a des gens qui ont la foi et d'autres pas. Il n'y a pas d'intermédiaire. On croit ou on ne croit pas. Ensuite, on peut pratiquer un peu, beaucoup, passionnément, "extrêmistement". Avec ou sans la foi. Je ne crois pas en Allah comme le Coran l'entend, mais je pense souvent à Dieu. Je lui demande son aide, je ne bois plus l'alcool (mais c'est vrai que j'ai quelques petites rechutes parfois!), je mange halal (la nourriture halal interdit le mauvais traitement des animaux), je m'habille sobrement, je prends soin de moi, j'ai confiance en moi aussi, etc.

C'est un mode de vie qui me convient mieux. C'est un mode de vie que je voudrais donner à mes enfants aussi. La question de la religion, de la foi, elle passe après. Le plus important à mes yeux, c'est qu'ils vivent bien et correctement, de cette façon-là. Mais certainement qu'ils sauront que ça vient pas de la société québécoise, mais plutôt des musulmans...

dimanche 12 décembre 2010

31- Mauvaise idée

Quand j'étais plus jeune, j'avais essayé à deux ou trois reprises la pilule. Ça ne m'avait jamais fait. Avant même de commencer, je n'aimais pas ça. Alors en la prenant...

Et depuis ce temps, à chaque année, comme une bonne vieille routine, mon médecin me demande: "Et la pilule?" et moi je réponds: "Non merci." S'en suit alors une longue discussion sur les risques d'une grossesse, etc. Elle fait son travail, je l'écoute patiemment et puis on passe de l'autre côté du bureau.

Mais là, il y avait les Bahamas. Come on! Ça vaut bien un p'tit effort d'un mois pour éviter une semaine dans le rouge.

Alors j'appelle mon médecin et elle, tout excitée, m'envoie la prescription presque en courrier recommandé tant elle est heureuse de ma capitulation à mon entêtement. Je vais à la pharmacie, paie les 32$ de deux mois de comprimés en soupirant et m'éloigne avec ma plaquette d'hormones féminines.

Écoutez... déjà, une fin de session, c'est difficile, mais en plus, quand tes hormones sont chamboulées, c'est in-sou-te-na-ble. Trois jours de nausées et de maux de tête m'ont décidé à arrêter ça pour tout le restant de ma vie. C'est pire qu'arrêter de fumer, j'en suis sûre.

jeudi 9 décembre 2010

30- La faiblesse du Père Noël

Hier, ma Grand-Mère rencontrait le Père Noël à son centre. Elle en a été si excitée qu'elle a fait une chute de pression. Chaleur, sueur, faiblesse, etc. Enfin... on a dit que c'était à cause du Père Noël qu'elle s'était sentie si faible soudainement. On l'a dit, pour rire, mais la réalité, c'est qu'elle est vieille.

Ce qui m'attriste, ce n'est pas qu'elle meurt. Ce qui m'attriste, c'est que sa fin de vie sera remplie d'un jargon médical qu'elle comprendra de moins en moins. Elle sera seule dans un monde extraterrestre. On lui branchera des machines dans le corps et de temps en temps, des figures vaguement familières apparaîtront comme des mirages au pied de son lit. Ce sera nous, une fois par semaine (c'est un minimum), mais elle ne s'en rappellera plus.

J'avais envoyé un SMS à ma mère, pour lui dire que j'avais parlé à l'infirmière en chef de son centre. Cette madame de 45 ans me prenait de haut: "T'as quel âge, toi?! Parce que moi, j'ai 45 ans, je suis infirmière et j'en prendrais pas de personnes âgées chez moi."

Oui, mais on n'est pas tous pareil. En tant que moindrement éduquée, l'infirmière devrait le savoir, ça. Et puis j'ai un père qui s'est suicidé tellement il était mal. Maladie mentale ou non, je sais que la tristesse, ça peut mener loin. Ça aussi, c'est pas difficile à comprendre, surtout quand on a un diplôme. Ça me donne envie de sacrer.

De lui cracher dessus.

Je deviens méchante avec les personnes qui se sentent meilleures que moi et qui oublient l'intérêt des plus faibles. J'ai envoyé promener le dealer de lithium de la sœur quand ce docteur m'a dit que je souffrais fort probablement de bipolarité, comme elle, comme mon père aussi, sans doute.

Dans tous les cas, il a fallu que je demande moi-même à ma mère si elle avait reçu mon SMS. Elle a dit: "Oui, on en reparlera. Je vois beaucoup d'inconvénients. Et des gros, à part de ça."

Dans la tête à ma mère, je suis naïve parce que j'optimise et elle, elle négative. Mais quand même, je vois dans toute son attitude un mince espoir. Je dois la faire rêver, ce qui n'a pas du lui arriver très, très souvent, ces derniers temps.

Mais elle a peur d'optimiser. Vous savez, elle a été tellement désillusionnée dans sa vie...! Alors on ne s'en est pas reparlé. J'ai envie de la traiter d'idiote.

Ma mère a envoyé un courriel à mon frère, à ma sœur et à moi pour savoir ce qu'on voulait comme cadeaux de Noël. J'ai pensé l'ignoré, mais elle nous a menacé de pantoufles de chien et de pyjamas de canard si on ne lui donnait pas de réponse avant demain.

Je savais que la question viendrait et j'y ai pensé. Ce que j'aimerais, ça serait que ma mère devienne honnête. Et avec elle, et avec moi, et tout son entourage. Il me semble que ça irait tellement mieux après. Mais après, j'ai pensé: l'honnêteté, ça s'emballe pas, alors elle ne comprenait pas comment répondre à ma demande. Pour lui faire plaisir, j'ai répondu: des certificats cadeaux: université, métro, SecondCup, linge. Mais moi, ça ne me fait pas plaisir.

Ce matin, il y avait encore dans la barre de recherche Google: Couper lez ponts avec sa famille. Je n'ai trouvé qu'un seul article moyennement intéressant, hier. Mais ça faisait du sens, quand même. Ma mère m'épuise, ma mère m'intoxique, ma mère ne m'apporte rien. Ce sont des raisons suffisantes pour éloigner une personne de moi.

Et ma mère, s'est aussi une personne.

mardi 7 décembre 2010

29- Grand-Maman

J'ai décidé de prendre soin de ma grand-mère. Je veux dire, d'aménager avec elle dans un nouvel appartement. Pour prendre soin d'elle 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ou presque.

Ce ne sera pas toujours facile, mais l'image d'elle, couchée sur son lit, incapable de se lever et qui attendait que le temps passe... c'était trop difficile à supporter.

Vraiment.

J'ai eu cette idée-là pendant deux-trois jours. Après j'en ai parlé à mon chum, qui était d'accord et qui m'encourageait. Après, deux jours plus tard, incapable de me retenir plus longtemps, j'en ai parlé à ma mère.

Je m'attendais à des protestations de tout genre, des "non" à n'en plus finir, une autre bataille à entamer.

Je lui ai dit, avant d'en parler, de ne pas monter sur ses grands chevaux et que j'étais consciente qu'il y avait encore beaucoup de choses à considérer. Cependant, j'avais bien réfléchi et j'étais déterminé, dans la mesure du possible, à prendre soin de ma grand-mère.

Et elle a dit qu'elle était impressionnée que j'aie eu une idée comme ça, et qu'elle me remerciait de la proposition que je faisais. Et elle a conclu: "Mais ce n'est à moi de décider. C'est au personnel médical. C'est eux qui pourront nous dire si c'est quelque chose de possible ou non."

Le plus surprenant, dans notre conversation, c'est qu'elle aie compris mon principal argument: "On peut rien faire contre la maladie, à part accepter que ça va aller de mal en pire. La chose qu'on peut faire cependant, c'est de l'accompagner dans cette maladie et de lui tenir compagnie quand elle souffre trop. C'est préférable qu'elle vive heureuse deux ans de moins chez moi que triste et désespérée deux ans de plus dans un centre."

Et elle a compris tout ça. "On prendra des rendez-vous avec des spécialistes pour voir si c'est possible."

Et sur le site de la société d'Alzheimer, ça semble très possible. :)

vendredi 3 décembre 2010

28- La fille d'avant

J'avais prévu m'entraîner après le travail. Au lieu de ça, j'ai été faire l'épicerie et je me suis engouffrée de chips.

SAUF QUE!

J'ai mis "Alors on danse" en trame sonore et alors, je me suis levée de mon siège et je me suis mise à danser. Toute seule! Dans mon appartement! Et ça me faisait tellement plaisir de voir mes cheveux revolés de tout sens, tout côtés! Et je me suis rappelée toutes ses soirées passées à fêter les vendredis soirs. L'alcool était peut-être de trop mais le plaisir était réel. Et à ce moment-là, j'étais heureuse. Mes humeurs étaient plus constantes, je me sentais confiante. Après est arrivé le temps des responsabilités, que j'ai pris un peu trop au sérieux. Et les choses ont commencés à s'écrouler une à une.

Mais je pense que je vais recommencer à sauter et à danser comme ça, n'importe comment, au milieu du salon, question de lâcher mon fou! Et je me donne comme objectif de le faire aussi devant mon chum, un jour, très bientôt!

27-

En préparant ma soirée de Noël de samedi, je me suis rendue compte d'une chose: je n'ai aucune recette de ma mère. Absolument aucune. Pas de petits cartons pour sa sauce à spaghettis, pas de vieux papiers fripés pour sa tarte aux sucres, rien. Il faut dire aussi qu'elle n'était pas une cuisinière hors-pair. Mais quand même, pas de livres de recette, ni même un judicieux conseil de cuisine dans ma tête.

Ça m'a fait tout drôle. C'était comme me rendre compte d'un manque. D'une anormalité. Le "Tu n'as pas de recette de cuisine de ta mère?" entre dans la catégorie des: "Ton père te bat?!", "Tu n'as pas de parents?!", "Ta sœur est morte?!" à peu de chose près...

Et l'appeler pour lui en demander? Si elle ne me renvoie pas sur Internet, je l'entends déjà soupirer en retirant ses livres de l'armoire pour me répondre.

Le truc, ce n'est pas le fait qu'elle cuisinait de façon pas très exceptionnelle. Je crois plutôt que ce manque, il vient du fait qu'elle détestait cuisiner. Il n'y avait pas d'application, pas d'amour, pas de joie. C'était une corvée, à tous les jours, à tous les soirs. Et quand on a été en âge de prendre le relai, elle nous l'a passé sans délicatesse, sans aide. Elle s'est juste assurée qu'on ne pas mettrait le feu à la maison et ça y est, dans sa tête, on savait comment cuisiner.

Or, manger, c'est un souffle de vie; sans nourriture, on meurt! Alors, c'est comme si ma mère ne nous cuisinait pas un bon petit souper familial mais qu'elle nous "entretenait", qu'elle nous "maintenait" en vie tous les soirs et que cette tâche l'ennuyait à mourir...

C'est ça, qui est terrible dans le fait de ne pas avoir de recettes de sa mère et que lui en demander serait quelque chose de déplacé...

mercredi 1 décembre 2010

26- Lutte contre une faucheuse

Hier matin, un vieux s'est effondré dans la rue. Il vacillait et une dame l'a aidé. Je me suis approchée pour l'aider aussi et deux pas plus loin, le pauvre succombait.

- Madame! Appelez le 911. Monsieur! Faites le 911! Le 911!!! S'il vous plaît!! Appelez le 911! Rapidement!
- Monsieur! Monsieur! Vous m'entendez??

Ses yeux me regardent et cherchent à s'accrocher. Les mannequins dans le cours de RCR n'avaient même pas de yeux, eux, et tout le monde autour riait.

- Monsieur, on a appelé l'ambulance, je vais m'occuper de vous.

Mais le vieillard disparaît du monde. Sa tête, qu'il tentait de soulever pour mieux me voir se relâche vers l'arrière. Quand je me penche au-dessus de lui, ses yeux ne me voit plus. Son pantalon est mouillé; sa vessie s'est relâchée.

- S'il vous plaît! Il n'y a pas une couverture dans l'autobus?? Apportez-moi une couverture! Je veux une couverture! Vite!

J'essaie d'écouter dans la panique un souffle vain. J'essaie de sentir un pouls malgré mes mains qui tremblent. Ce n'est pas évident. Ce n'est pas évident. Je ne sais même pas si vraiment, son cœur s'était arrêté. Mais l'homme est visiblement mal. Avant de commencer les manœuvres de réanimation cardiaque, j'hésite sur la bonne position des mains. C'était comment déjà? Les doigts entre les doigts ou les uns au-dessus des autres? Incroyable comme questionnement en un temps pareil! Et puis, allez! On s'en fout!!!!!!! Vas-y direct!! La première poussée ne donne rien,je me repositionne, et je recommence, hésitante au début puis plus confiante après quelques poussées. Dans ma tête, je me répète en boucle: "C'est pas possible, c'est pas possible, c'est pas possible."

Au bout de quelques compressions, il y a un bruit, le bruit que font les morts quand ils ressuscitent dans les films. Et je sens dans son thorax que quelque chose a changé. Le vieux revient à lui, il relève la tête, ne comprend pas ce qui se passe. On lui demande de rester couché, il refuse puis à force d'arguments, il finit par se laisser faire.

Je lui demande son nom, ses médicaments: "Heart", son âge: "86 ans". Ses allergies, d'où il vient, où il va aller maintenant: "À l'hôpital? Mais je viens de là! Je viens de sortir!" Le pauvre... l'hôpital était de l'autre côté de la rue.

Les ambulances, comme c'est long à arriver... Mais tout de même, ça arrive et c'est le plus important. Je lance les informations aux premiers ambulanciers que je vois. Ça y va tout seul. Les ambulanciers prennent place autour de l'homme, ils reprennent la situation en main et tranquillement, ma place est de moins en moins au côté de ce petit vieux. Il va mieux. Moi j'ai envie de pleurer.

Un ambulancier me dit: "Merci" comme une invitation à partir, à lâcher prise sur la situation. Je n'aime pas le statut de spectatrice dans ce genre d'événement. Je trouve ça pervers, malhonnête, croche. Il me reste plus qu'à traverser la rue pour prendre l'autobus, l'envie de pleurer toujours dans la gorge...

Le soir, j'apprends de ma mère que ma grand-mère est tombée et qu'elle va moyennement bien...

lundi 29 novembre 2010

25- Departure in 23 days!

Je suis toute excitée par mon voyage aux Bahamas. Bientôt, notre appartement à Nassau et notre maison à Eleuthera seront définitivement loués. Notre budget s'est maintenant stabilisé et il en coûte moins de 1500$ pour deux semaines aux Bahamas!!! Magnifique! Magnifique!!

Question d'être plus à l'aise avec l'argent, cette semaine, je vais demander un prêt à Desjardins (de toute façon, y m'en fallait un, que je parte ou pas! Alors un p'tit mille de plus ou de moins...!) Mon chum et moi ferons aussi un compte conjoint ensemble, question de mieux gérer nos dépenses communes. Je trouve ça très excitant, très engageant l'un envers l'autre, une belle marque de confiance.

Mes journées -qui étaient déjà très bookées!- le sont encore plus avec les divers petits trucs à faire avant de partir en vacances. Je me suis fixée des objectifs et des échéanciers afin d'y arriver et de me motiver.

Parmi les motivateurs, se trouve la petite fête de Noël que j'organise en secret pour remercier mon chum de m'amener aux Bahamas! Musulman, il n'a jamais fêté Noël et je compte bien lui montrer ce que ça signifie (en dehors de toute notion de "consommation"). À cette date, seront complétés les détails financiers (prêts, compte conjoint, assurance, etc.) et les achats (des costumes de bain à la trousse de premiers soins!)

dimanche 28 novembre 2010

24- La contingence

J'ai appris que, dans beaucoup de domaines, ce qui distinguait l'être humain de l'animal, l'unité basal de notre différence, c'était la contingence. Le non-nécessaire.

C'est rendu à un tel point présent dans notre vie qu'on en crée à tous les jours: dans nos discussions, dans nos envies et même, dans nos "besoins". C'est comme un levier virulent qui pousse toujours plus haut et toujours plus vite. On n'y échappe pas. Et y échapper, rendus là où nous sommes, serait un geste tout à fait marginal, inhumain. Cela impliquerait un brusque retour à l'arrière: ne vivre que dans la satisfaction de nos besoins primaires. Toute conversation en dehors de ce but serait à proscrire. On s'emmerderait bien vite. Alors conscient de cet ennui, on pousse vers l'autre extrême, vers la contingence.

Le malheur dans tous ça, c'est que la contingence se soit transformée en nécessité et que la majorité d'entre nous n'en ait pas conscience. C'est qu'en plus de transmettre le virus, on encourage sa propagande. Bien sûr, il faut se divertir; on en est rendu là, et c'est quand même fort agréable. Mais il y a le revers de la médaille; le stress pour des choses idiotes, qu'on croit d'une importance capitale: arriver en retard au travail, par exemple, et toutes les conséquences qui peuvent en découler: le congédiement, la pauvreté, la faim.

C'est ce niveau d'égalité dans l'ordre du primaire et du nécessaire qui tue, qui détruit, qui est malsain. On a démoli les frontières et on s'est illusionné au point maintenant d'en subir les conséquences...

mercredi 24 novembre 2010

700- Bahamas

Il y a des choses, même si on les souhaite ardemment, auxquelles on renonce sans même essayer, parce qu'on sait que c'est trop gros, trop grand, trop cher, trop... trop! Comme les voyages dans l'espace quand on est jeune, ou comme la Ferrari, lorsqu'on est un peu plus vieux.

Moi, c'était les Bahamas. Dans ma tête, ces îles appartenaient à la société des riches, des millionnaires et plus. Peut-être, que je me disais quand même, peut-être un jour, mais ça va être moins le fun, vu que je serai vieille, ridée et peut-être grosse.

Et ben non, j'y vais aux Bahamas. Cet hiver en plus, alors que je suis paumée comme je ne l'ai jamais été avant! Bon, c'est la gracieuseté de mon chum, encore une fois! Mais on a trouvé un deal de l'Enfer, lui et moi. 442$ aller-retour, même pas d'escale. Et un autre deal pas d'allure: 120$ la nuit pour une maison avec sa plage privée. Et on travaille fort encore pour trouver d'autres trucs pas croyables de ce genre.

J'ai rigolé avec mon chum: "Je pense que notre destin c'est de mourir ensemble dans un avion. Mais là, comme y'a Dieu qui est tanné de nous attendre, il s'est dit qu'on était trop cheap et donc qu'il fallait nous faire ce dernier cadeau-là! Parce que 442$ pour les Bahamas... c'est pas normal!"

J'espère juste que le crash est prévu pour le retour...!

Ça m'a pris une bonne journée pour réaliser que je partais là-bas! Non seulement, j'allais vivre un de mes rêves les plus fous, mais en plus, j'allais m'extirper d'un Noël infernal en famille! C'est pour ça que je dis que c'est une intervention divine. C'est vraiment pour ça!

Après avoir réalisée que j'allais marcher sur du sable rose à Eleuthera, j'ai gardé la nouvelle pour moi. Je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas été capable de le dire à quelqu'un avant trois jours! Et puis c'est sorti dans un ordre très bizarre: les amis de l'Allemagne en premier, mes employeurs, les gens avec qui je travaille, ma meilleure amie, mon autre amie, ma sœur, et puis ma mère, par l'intermédiaire de ma sœur.

Comme si j'appréhendais la réaction de jalousie des gens autour de moi. Il faut dire que, dans le cas de ma mère, je ne me suis pas trompée! Il paraît que l'humeur de ma mère est devenu maussade à un point incroyable! Au téléphone, j'ai entendu ma sœur se fâcher contre ma mère parce que s'en était rendu insupportable. D'un coup.

- Maman! Elle s'en va aux Bahamas!

J'ai dit à ma sœur de lui faire la blague suivante: "Au moins, elle aura plus peur qu'il m'enferme sous une burka!"

Elle ne l'a pas trouvé drôle, il paraît!

vendredi 19 novembre 2010

23- La richesse des pauvres

Les études coûtent chers. Pas à cause des frais scolaires, mais à cause du temps nécessaire à l'étude qui nous empêche de travailler ou alors d'avoir une vie sociale décente (il y a un choix à faire!) C'est d'autant plus difficile lorsque l'on ne reçoit pas d'aide.

Il y a deux ans, j'ai entamé une procédure pouvant me donner le critère d'autonomie. Ce critère, une fois obtenu, permet de ne plus considérer le revenu des parents dans ceux de l'étudiant (car l'aide financière considère que tous les parents aident leurs enfants dans leur étude... c'est à leur yeux une vérité fondamentale -qui n'est pas inscrite dans les gènes de ma mère et de beaucoup d'autres parents, aux dires de plusieurs étudiants)

En septembre, j'étais donc supposée recevoir des bourses, car, sans le salaire de ma mère, je suis pauvre (avant, je ne l'étais pas.....) Mais une erreur s'est glissée dans mon dossier. Une erreur, une maladresse, une connerie. En septembre, enfin, sonnait ma délivrance lorsque j'apportais l'épais dossier contenant les nombreuses et interminables preuves nécessaires pour obtenir ce fameux critère d'autonomie. Mais quelques semaines plus tard, je reçois un fatidique coup de téléphone: je suis refusée à l'aide financière. Pire encore! Je n'étais même pas accessible aux prêts que j'ai toujours eu!

Nous étions fin septembre... la période d'embauche est terminée. Il m'a fallu quelques autres semaines pour me trouver un deuxième emploi pouvant me donner plus d'heures. Entre temps, j'avais grugé sur mes économies en attendant de recevoir l'argent du gouvernement. Afin de rembourser les dettes accumulées depuis septembre, je devais travailler un minimum de 30 heures par semaine, en plus de mes trois cours d'université et de cégep.

Je n'ai pas pu taugher plus de trois semaines. J'étais en larmes, complètement épuisée et découragée. Malgré tous les efforts que je faisais, l'argent aussitôt arrivé, partait pour le paiement des comptes. J'ai remis mes priorités en ordre: il fallait finir les cours du cégep en premier, sinon, je ne serai pas admise à l'université en janvier et je n'aurai pas d'argent à ce moment-là. Alors j'ai descendu le nombre d'heures de travail au minimum: 20 heures.

À la mi-session, le cégep était très bien avancé, mais j'ai eu des très mauvais résultats à l'université. J'ai lâché un travail: 15 heures. Maintenant, je n'ai plus d'argent. Je dois emprunter pour manger et c'est à peine si je m'offre le luxe de me chauffer. J'en suis rendue à ce point-là.

La pauvreté, à Montréal, à quelque chose d'absurde. J'ai Internet, j'ai un iPhone (bon... reçu en cadeau!), j'ai un appartement, j'ai une télévision (reçu en cadeau aussi), mais je n'ai pas de foutu argent pour m'acheter un café à 1,50$!

Comme si ce n'était pas suffisant, je suis tellement à cran que je tombe malade à rien. Tout pour optimiser mon efficacité! Et j'ai presque envie de me battre lorsque je dois dépenser l'argent de l'épicerie pour... des médicaments!!!!!!

Oui... je pourrai aller courir pour me déstresser et renforcer mon système immunitaire, mais le gym de l'université est loin (45min) et... comme on a faim en revenant de s'entraîner!!! Alors ce que je fais, jour après jour, c'est des devoirs, de l'école, du travail et du dodo. Parfois, mon chum brise cette routine, mais c'est bien le seul que je vois plus d'une fois par semaine.

Rien. De. Plus.

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Quand je dis que la pauvreté a des allures absurdes: mon chum vient de m'offrir un voyage aux Bahamas cet hiver!

jeudi 18 novembre 2010

22- RÉER vs. Épargne

En mars dernier, j'ai fait une chose que je n'ai jamais fait auparavant: j'ai investi dans des RÉER. C'est une de mes amies qui travaille chez Desjardins qui m'a un peu poussé à le faire. Bon, soucieuse de passer du bon temps à ma retraite, ça faisait longtemps que j'y pensais... mais de là à passer à l'acte...

Bref... huit mois plus tard, je me rends compte que les intérêts courus sont de BEAUCOUP moindre qu'un placement que j'ai fait à la même époque. En gros, mis à part que c'est "libre d'impôt", il n'y a rien du tout d'intéressant dans un RÉER. À la limite, la remise d'argent sur la maison ou j'sais pas... mais ça doit être une autre arnaque.

C'est que, derrière les RÉER, il y a des frais de gestion/d'administration/de ??? ce qui gobe une bonne partie des intérêts gagnés. J'ai lu ça quelque part dans un journal. Mais les faits sont là: mon épargne à terme m'a plus rapporté et il m'a sorti de la schnout (marde) ce mois-ci.

Épargne à terme: 2
RÉER: 0

On a un gagnant!

De toute façon, fallait s'y attendre. À chaque fois que je suis sur le point de me croire riche, quelque chose arrive. Au moins, l'inverse est aussi vrai: À chaque fois que je suis sur le point de me retrouver sur la paille, quelque chose me sauve!

mardi 16 novembre 2010

21- L'argent, les hippies et les grèves étudiantes

Par Facebook, j'ai appris que le département des sciences humaines de l'UQÀM (quelle nouvelle...) serait en grève pendant trois jours pour la même et unique raison que les trois-quatre autres dernières années: les prêts et bourses qui.. blablabla. Comme quoi, les étudiants font preuves d'imagination.

Ce que je trouve le plus exaspérant, c'est que ces belles p'tites têtes à claque qui décident de faire une levée de cours choisissent toujours les fins de session. Y-a-t-il un lien de causalité?! Hmmm! Je me le demande bien!

Cela dit, je suis en gros tabarnak devant ces ados-similis-adultes-révoltés-à-tendance-hippies-chics-et-écolos. Parce que oui, ce sont des adolescents qui ont les hormones dans le plafond et qui savent pas encore les contrôler comme des adultes. Ils vénèrent les Baby Boomers qui ont fucké, qui fuck et qui vont fucké notre système dans plusieurs domaines. Et en plus, ils se disent hippies mais se promènent avec un iPod/iPhone/iTruc dans les mains en pétant une coche au premier individu qui jette une facture de papier à la poubelle plutôt qu'à la récupération.

Ben oui! Parce que la session passée, j'en ai vu manifesté avec des appareils téléphoniques à 500$! Et j'ai même vu un dude se promener avec un pupitre d'école dans la rue, preuve qu'en matière d'argent et de budget, c'est la compréhension totale. Sans parler des pitounes qui manifestent en talons-hauts parce qu'elles sont tannées, pour une fois, de magasiner pendant leurs cours universitaires...

Non, mais t'sais... la moitié de ces étudiants-là ont un flat screen, une console de jeux, se bourrent d'alcool (weed) à longueur de semaine, partent en vacances une fois par an, et peuvent demander à papa-maman de l'argent n'importe quand.

Rétablissons les faits. Sur une affiche de l'UQÀM, j'ai vu (SCANDALE!) qu'un étudiant recevait 7$ par jour pour se nourrir. Cela fait 49$ par semaine d'épicerie. En oubliant la caisse de bières, les produits bios et naturelles et en focussant sur les spéciaux, 50$ d'épicerie par semaine, c'est en masse!

Sur une autre affiche, j'ai vu qu'un étudiant recevait 2350$ et des poussières pour ses frais de scolarité pour deux sessions. Admettons qu'une session coûte 1200$, fois deux, ça revient à 2400$. C'est 50$ à débourser de ses poches. Et les cahiers, et les crayons, et les manuels? Ben gardez-les vos reçus! Mettez ça dans vos impôts pis vous les payerez pas! D'ailleurs, même si c'est le gouvernement qui "paie" les études, y'a pas un maudit étudiant qui va avoir la franchise et l'honnêteté de ne pas mettre dans ses impôts la facture de ses études!!!!!!!!

Et l'appartement? Et l'abonnement au gym? Et le psy pour apprendre à gérer la pression/le stress/la dépression saisonnière? Et l'électricité? Et Internet? Et le reste?

Quoi le reste? Quel reste? Le gouvernement ne paie pas pour que les étudiants étudient dans le luxe. Le montant donné par les prêts et bourses est suffisant pour les besoins essentiels. Et encore! Un prêtre qui achète rien, se contente de peu, vit dans le vœu de la pauvreté sans jamais avoir faim, se sentirait riche, réussirait à faire des économies et irait se dorer la couenne en Floride avec l'argent du gouvernement!

Cela dit, la pauvreté étudiante existe, tout comme la détresse et l'abandon des cours du aux coûts inabordables des études pour certains. Le problème alors ne vient pas de l'argent reçu par l'aide financière aux études, car ce qu'ils donnent est TRÈS correcte. Ce n'est pas le coût des frais de scolarité(payer moins cher = moins de service, moins bonne qualité des cours, classes surchargés, profs en burn-out, etc.) Le problème, c'est l'ACCESSIBILITÉ aux critères des prêts et bourses.

La bureaucratie exige des papiers pour TOUT. Tu ne parles pas à une personne, tu parles à un formulaire qui coche les cases des critères auxquels tu corresponds. Tu arrives au guichet de l'aide financière, on te demande ton code permanent avant de te dire un bonjour. Les situations particulières ne sont pas prises en compte, tu dois fitter dans le boule. Nombre d'étudiants ne reçoivent pas d'aide parce que leurs parents sont trop riches (mais ceux-ci ne donnent rien à leurs enfants). Beaucoup aussi ont des enfants sous les bras, mais parce qu'ils leur manquent un critère, ils passent à côté d'une aide financière considérable. On refuse aussi de l'aide financière à ceux qui change de statut pendant l'année scolaire (temps partiel à la session automne, temps plein à la session d'hiver). Cela n'a aucune logique, mais cela est pourtant et mets dans la merde beaucoup d'étudiants!

Donc voilà ce que les hippies uqàmiens devraient réclamer: assouplissement des critères d'admission aux prêts et bourses, quitte à diminuer les prêts et bourses reçus par certains étudiants. Assouplissement et flexibilité, ouverture d'esprit et contact humain. Véritable source d'aide à l'étudiant. Et ça, ce n'est pas la mère à boire pour exaucer.

lundi 15 novembre 2010

20- La mère

Ma mère...
À la fin de cet été et au début de l'automne, ma mère a fait plusieurs actions qui m'ont amené à prendre une grande décision: l'écarter de ma vie. Depuis, je me sens mieux. Véritablement mieux. Je n'ai plus de pression, je n'ai plus de stress, je me sens libérée et même, pour pousser jusqu'au zèle (et aussi parce que c'est un peu drôle), ma vie sexuelle s'en porte mieux !!

Non, pour vrai, je me sens comme ce chat qui vient de cracher une vilaine boule de poils qui était coincée depuis fort très longtemps. Parce que ma mère, c'est un gros tapon de poils entremêlé où la poussière et autres minuscules déchets s'est pris entre les filaments. Elle est remplie de vide où de vieux fantômes sont venus se pendre. C'est un tas de problèmes qui se mélangent les uns aux autres et à cause des nombreux nœuds, on arrive jamais à en connaître l'origine, la cause, la raison, le pourquoi du commun. On se fatigue à essayer de comprendre, de voir clair, de chercher un sens. On finit simplement par se perdre, se faire prendre et ensuite, vouloir se pendre.

Je ne me sens même pas capable d'avoir une once de dégoût sur ce que je suis en train de dire: j'en ai marre. Ma mère est un monstre gluant semblable à une sangsue, mais sans les vertus thérapeutiques de celles-ci, il faut le préciser. À plusieurs reprises, j'ai voulu me détacher d'elle, m'enlever à son emprise, toujours avec plus ou moins de succès, d'échecs.

Une fois, je suis même allée au poste de police tellement j'en avais marre. On a parlé de la DPJ. Ma mère s'est effrayée, moi aussi. Je trouvais ça pas mal gros, la DPJ, t'sais, pour une mère qui frappe pas et qui nous nourrit bien. Mais j'avais, quoi... 14-15 ans? C'était facile pour ma mère de me faire alors passer pour une folle. Et c'était facile pour la DPJ de se dire: elle est assez vieille pour savoir ce qu'elle fait.

Ben non. Ostie. J'aurais du continuer les démarches. Je me suis faite entourloupée par ma mère. J'ai rembarqué sur le bateau familial sans savoir comment et tout en continuant de vomir par-dessus bord, je regardais le rivage qui s'éloignait, s'éloignait, s'éloignait.

Après ça, je suis sûre que ma mère a commencé à me détester. Moi aussi je la détestais, mais je savais pas trop vraiment pourquoi encore. Ma mère est intelligente, quand même, c'est une bonne manipulatrice, en somme.

J'ai chié tout ce que j'avais pour enfin pouvoir partir en appartement. C'est finalement un coup de poing à la tête lancé par mon frère après une sérieuse engueulade avec ma mère qui m'a fait décampé. En une semaine, j'avais trouvé mon coloc pis mon appart. Deux semaines plus tard, je partais sous les yeux peinés de ma mère qui me trouvait don jeune pour partir. Mais elle devait choisir: mon frère ne remettrait pas les pieds à la maison tant et aussi longtemps que j'étais à la maison. C'était un demi-mal.

Maudit que j'étais bien à l'époque. Le cégep, l'aide financière, le boulot, les amis, les sortis. Je me sentais à l'époque où je jouais à la grande alors que j'en avais 5. Je me suis débrouillée pas mal, j'étais bien. Le jeu entre ma mère et moi s'est calmé. Je me suis rapprochée, ma mère m'a de nouveau encerclé.

Alors je suis partie en Allemagne et juste avant, j'ai eu une de ces fameuses discussions, pire que dans le pire des films les plus pathétiques sur les départs dans un autre pays. Je l'ai cru folle. Je suis partie soulagée.

À mon retour, tentative de ma mère de me garder sous son aile. Échec. Elle était trop occupée par son emploi, j'imagine. Le cœur y était moins. Ce fut facile de revenir en appartement, pas de résistance. Elle était juste déçue que je sois si pressée de partir de chez elle. Ça l'aurait flatté que je m'éternise un peu et ça l'aurait rendue heureuse de me mettre dehors à cause de mon stock dans le garage qui commence à prendre d'la place... comme si ça pouvait gonfler au fil des mois qui passent...

Il y a eu encore ce jeu de chat et de souris qui s'agacent. Elle semble être devenue gentille, je viens, j'approche, elle sort les griffes, je m'éloigne, elle fait le chat qui dort et je reviens, la croyant de nouveau inoffensive.

À force de venir et de partir comme ça, j'ai fini enfin par comprendre véritablement en quoi consistait la manipulation de ma mère. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle y excelle tellement bien, et c'est rendu si naturel pour elle qu'elle juge maintenant son comportement de normal et qu'elle est incapable d'y voir une quelconque faute.

Peut-être aussi que c'est plus profond que ça. Peut-être qu'elle est incapable d'aimer. Allez savoir ce qui l'a rendu si inapte à cette aptitude. en fait, j'ai réalisé en parlant avec une amie, l'autre jour, que j'ai de magnifiques souvenirs d'enfance avec ma mère, mais qu'après la mort de mon père, les bons souvenirs s'espacent pour laisser place à des souvenirs désagréables.

Bref, depuis septembre, je n'ai pas vu ma mère et je m'en porte merveilleusement bien. Cependant, hier, ma mère, écœurée de se faire ignorer par moi, m'a poliment conviée avec toute sa bonne vieille manipulation à une petite soirée dans un café, après mon travail. Elle ira même me reconduire jusqu'à chez moi après, comme ça, j'aurai plus de temps pour faire mes devoirs. Le tout avec un ton sec, un débit rapide, et un point d'interrogation où la réponse est déjà incluse dans la question.

Ce soir-là, elle m'a scrappé ma soirée.

La dite soirée fantastique était programmée pour vendredi de cette semaine, mais, miracle! ma boss m'envoie un SMS pour me demander si j'étais d'accord pour changer de shift et m'envoyer dans une autre école où je terminerai trop tard pour la rencontre annoncée avec ma mère.

Cette soirée-là, ma boss a fait ma semaine.

dimanche 14 novembre 2010

19- Ces temps vagues...

Depuis trois jours, je souffre d'acharnement. L'acharnement total, le vrai, celui des lesbiennes féministes menstruées. Sauf que je ne suis pas lesbienne et surtout pas féministe. On passe pour le troisième qualificatif.

Hier, toutefois, l'acharnement s'est dissipé sous le bras d'un aveugle. Je revenais de mon examen de Cégep@distance, plus acharnée que jamais. Cependant, j'avais des bonnes intentions. Mon chum et moi avions prévu de passer une belle soirée ensemble. J'ai donc mis de côté ma mauvaise humeur, ma fatigue et mon irritation et j'ai fait un détour de 20 minutes pour aller acheter tout ce qu'on avait de besoin pour faire un bon tajine québécois (c'est ça qu'on appelle l'assimilation!)

Baguette de pain sous le bras, sacoche et sac d'épicerie sous l'autre, je m'en reviens, trotti-trottant vers le métro. C'est alors que je vois un homme, avec sa canne blanche, qui semble assez perdu. Il essayait de descendre par les escaliers montants.

"Je vous donne un coup de main?! Vous êtes sur le point de descendre en montant, là!" On fait marche arrière, littéralement (mes expériences de guide-aveugle n'étant pas très nombreuses..) et on revient vers les escaliers descendants. L'homme semblait si calme, si "ok" avec la situation. À sa place, j'aurais plutôt sacré comme le calvaire et garroché ma canne blanche au boutte de mes bras, mais lui, non, il me souriait sans savoir si j'étais vraiment en face de lui.

Ça m'a troublé.

Ensuite, il partait direction Snowdon. Je l'ai accompagné sur le quai et j'ai laissé mon aveugle là, un peu inquiète pour le reste de sa promenade.

Il ne m'a pas enlevé mon acharnement, mais disons que, pendant un instant, mon monde s'est arrêté de tourner autour de mon nombril et ça m'a fait du bien.

vendredi 12 novembre 2010

18- L'éducation

Depuis le collégial... non, depuis la fin du secondaire, je me pose de sérieuses questions sur le système d'éducation. D'abord simplement "haineuse" contre "les obligations" du système au secondaire, j'en suis arrivée à me questionner plus profondément sur l'intérêt de l'éducation.

On entend par intérêt:
1- un souci favorable pour quelqu'un/quelque chose.
2- une chose importante/stimulante pour quelqu'un.
3- un avantage.
4- une somme d'argent due pour le prêt d'un montant.

Et en s'interrogeant sur le but de l'éducation, on trouve la réponse suivante: moyens mis en place afin de développer des domaines, des aptitudes, des connaissances, etc.

L'intérêt de l'éducation, c'est donc un souci "d'élévation" des individus de la société afin de développer des différents domaines existants pour en tirer des avantages.

Simplement à partir de cela, je pose quelques problématiques bien simples:

1- Il est facile (trop facile) d'entrer dans certains programmes. Le nombre d'individus inscrits ces programmes y est alors très grand, plus grand que nécessaire. Les "vrais" étudiants se fondent alors parmi les étudiants moins studieux. Les professeurs n'ont pas assez de temps pour ceux qui veulent véritablement étudier, apprendre et faire avancer le domaine.

2- Des programmes universitaire d'arts, c'est bien, c'est nécessaire, mais trop, c'est comme pas assez. Les universités ayant présentement des problèmes financiers, je ne comprends pas qu'il y ait autant d'argent investit dans le domaine des arts. Le problème ne vient pas de cet investissement, mais du mot autant. Quel est le pourcentage d'étudiants en art qui apporteront véritablement une révolution dans le domaine? Alors pourquoi autant d'argent là-dedans, ciboire?!

3- Le "one size fit". Les plus cons au plus intelligents se retrouvent dans les mêmes classes. C'est comme mettre un p'tit gros qui n'aime pas courir et le prochain Bruny Surin dans la même classe. Ça ne fonctionnera jamais. Le p'tit gros, plutôt que de ne pas aimer courir, détestera courir. Et le prochain Bruny Surin n'existera pas, faute de ne pas avoir pu lui offrir un niveau de performance ajusté à son calibre.

Je finis avec ce lien, fort intéressant sur la maudite réforme scolaire. Preuve que mettre les plus cons avec les plus intelligents, ça donne pas des résultats fort, fort...

http://ladeseducation.ca

mercredi 10 novembre 2010

17- L'éparpillement

C'est la session la plus chaotique que j'aie eu de ma vie. Je m'absente beaucoup, j'oublie les devoirs, je n'écoute pas, je pars à la pause même si je suis arrivée en retard à la première partie du cours. Je suis fatiguée, lasse, peu intéressée. Je suis dans un cours de théorie littéraire, je pense à mon budget, je suis chez moi à faire des devoirs de cégep, je pense à la prochaine remise de travail à l'université, je suis au travail, je pense à des solutions à mes problèmes personnelles.

Étrangement, je suis partagée entre deux sentiments. L'un est le désespoir; celui où l'on sent que l'énergie manque pour tout contrôler, l'autre est l'espoir, car le soulèvement de la poussière est immanquable lorsque l'on fait du gros ménage.

Je vois pourtant bien que j'avance, très rapidement, mais je commence à manquer de force. Un mois et demi à tenir. Encore... Un mois et demi...

dimanche 7 novembre 2010

16- Courir jusque dans le vide

Un arbre, sous une bourrasque de vent trop forte, perd de ses feuilles, comme un autre pleurerait d'un coup du destin trop tragique, ou comme un oiseau perd de ses plumes lorsqu'il est atteint d'une balle de fusil. C'est que le temps passe, les saisons défilent, défilent, défilent... Derrière nous, des brides d'âmes échappées pendant ces périodes où la faiblesse accable le corps entier. La vie, alors, est une longue liturgie, qui se répète dans les échos si particuliers des grandes églises. C'est l'ennui. Quelques fous y voient une poésie, prennent la décision alors d'y rester. Mais ils vivent heureux dans leur mélancolie, sont en paix devant les grands coups du destin; ils n'ont pas peur, ils sont calmes, on les envie presque. Mais les autres connaissent les printemps, le rétablissement tranquille et inespéré des choses. On avait osé ne plus y croire, certains l'avaient oublié et vraiment, lorsque l'ombre semble avoir enfin tout consommé, arrive cette bride de lumière, pour nous achever plus fortement, ou alors, pour nous raviver, juste à temps.

jeudi 4 novembre 2010

15- Quand je vais être grande, je serai...

Quand j'étais toute petite, je voulais être princesse. Après, quand on m'a dit que la vie de princesses était plutôt ennuyante, j'ai voulu devenir écrivaine. Après j'ai changé pour être vétérinaire, chanteuse, traductrice, caméraman, policière, psychologue, athlète/prof de gym/coach.

Quand je suis devenue un peu plus grande tout en étant encore petite, je me suis intéressée au corps policier et au travail social pour être profondément désillusionnée à mon adolescence, période propice à la découverte de ces services gouvernementaux, ma foi, surprenants...

Alors sans grande intention, je me suis inscrite au cégep, en arts et lettres, profil lettres où mes intentions de devenir écrivaines ont remontées à la surface. J'ai poursuivi en littérature à l'université où mon intérêt pour l'art à diminuer de façon considérable à chacune des nouvelles sessions entamées.

Heureusement, à travers mes cours d'arts, j'ai eu des cours d'anthropologie et de linguistique, j'ai découvert la langue allemande et arabe et j'ai travaillé comme tuteure auprès de jeunes et de moins jeunes de différentes cultures et nationalités.

J'ai trouvé ces échanges très enrichissants et stimulants. Ils permettaient de mettre en pratique mon côté créatif et de venir en aide à ceux qui en avait besoin, tout en développant une relation de confiance avec l'autre. Ma facilité à vulgariser et à synthétiser la matière, mon intérêt à l'écriture et aux langues et les multiples défis que rencontre un tuteur m'ont amené à clarifier mon choix de carrière.

Aujourd'hui encore, j'ai eu la confirmation que ce genre de travail était fait pour moi. La mère du petit garçon que j'aide m'a affirmé que celui-ci adorait les exercices que je lui préparais. Je remarque aussi que ses résultats, autant que ses efforts et sa motivation augmentent de semaines en semaines.

C'est pour cela que, quand je serai grande, je serai orthopédagogue!

jeudi 28 octobre 2010

Masturbation intellectuelle

J'ai relu une bonne partie de mes blogues. Ça m'a redonné le goût d'en écrire plus. D'écrire aussi. D'achever. De continuer. D'innover également. D'un peu de tout.

Il faut dire que je suis dans une passe de vieille minouche qui tricote devant des émissions pour filles à l'eau de rose du 21ème siècle (notez que XXI, ça ne fait plus 21ème). Y s'en faut de peu pour qu'un verre d'alcool et un bol de chips accompagnent mes soirées.

La dite émission, car elle mérite véritablement qu'on la nomme, c'est La Galère. Ce n'est pas un chef-d'œuvre, mais il y a un personnage, Stéphanie Valois, qui est une auteure. Alors... alors c'est ça. Ça donne le goût d'être dans ses culottes, si on peut dire.

Ces temps-ci, j'entends beaucoup parler de masturbation intellectuelle. On peut dire qu'entre mes pelotes de laine et La Galère, je me masturbe intellectuelle jusqu'à l'extrême. On peut presque appeler ça de la perversion intellectuelle tellement je suis into in sans vraiment avoir l'envie de l'être. Du sado-masochisme intellectuel, tiens.

Trois cours de Cégep@Distance en parallèle à trois cours universitaires. L'ironie dans tous ça, c'est que je trouve mes cours de cégep beaucoup plus difficile que ceux de l'université et que même si je déteste les stats et la bio, je suis plus motivée à les terminer que de me rendre aux cours universitaires que j'ai choisi pour terminer mon certificat en création...

Si c'est pas de la masturbation sado-masochisme intellectuelle, ça...!

Alors question de "décompresser", j'écoute La Galère en tricotant des pantoufles que mon chum souhaite avoir avant la fin de l'hiver, en rêvant à recommencer à écrire, tout en bouffant un peu trop pour compenser mon manque de stimulation d'endorphines et en maudissant le cégep de me prendre tellement de temps que je n'en trouve plus pour aller faire fondre les calories que j'ingurgite en trop.

OUF! Méchante phrase. Ça doit être l'effet de la masturbation.

13- As it was never me

Almost two years ago, I've wrote this:

"L'autre fois, une journée complète à faire l'amour sous les couvertures, à regarder les ombres du jour courir sur le visage de l'autre, à se toucher, à s'aimer, à parler de choses et d'autre."

And so many things have been wrote before and after. Mais après... un long silence.

For a long time, no words came out of my mine to hit a white space. And now, as if I wake up from a long coma, I read things that I wrote before as it was never me.

Because some are too beautiful, and some others, too disgusting...

samedi 16 octobre 2010

12- Djihad

Tendre la main et recevoir le fouet,
Donner alors l'autre joue,
Comme, dans la Bible, on nous l'enseignait.

Tourner la paume vers le ciel,
Recevoir colère et chagrin,
Revenir, l’échine courbée, couverte de fiel.

Tenter d’éclaircir des taches,
Et se noircir les mains,
L’esprit doute… par un sentiment lâche?

Tendre la main et recevoir le fouet,
Grincer des dents,
Par une amnésie d’un moment.

Tourner la paume vers un autre ciel,
Recevoir bénédiction et félicité,
Enfin, de ce fiel, être libérée.

Oublier ces taches passionnelles,
Et se blanchir les mains,
L’esprit bénit, libre par la possibilité d’un djihad personnel.

-

De l'arabe, djihad signifie "exercer la force". Le plus haut des djihad est le djihad du coeur, djihad personnel, qui mande à celui qui le fait de se faire violence devant les choses qui pourraient le faire défaillir du droit chemin, d'un chemin moral. Dans le Coran, il est permis de faire djihad quand l'honneur, la terre, et les choses sacrées i.e. la religion sont menacés.

Faire djihad ne signifie pas nécessairement prendre les armes et déclarer la guerre. Le djihad (force) peut se faire sous forme de revendication des droits, d'affirmation de soi, de débats, de rétablissements de faits, parfois de retrait, etc.

"Le djihad sur le sentier d'Allah sert uniquement à la défense de la terre, de l'honneur et des choses sacrées..." Youssef al-Qardawi.

Certaines choses dans ma vie ont été bafouées. J'ai souvent perdu mon honneur, ma terre n'a pas toujours été respectée et je vois quelques-unes des choses sacrées de ma vie être menacée. Je ne veux plus de ça.

mardi 7 septembre 2010

11-

Un ami m'a envoyé ceci:

Ce qui appartient le plus particulièrement aux Anglais, c’est la disposition de leurs jardins. Ils y montrent, à mon avis, le même génie que dans leur littérature. En voyant ces beaux parcs, dessinés sans règle ni compas, ces points de vue si adroitement aménagés, ces eaux, ces ombrages si heureusement distribués, ces allées dont les contours sont si natu­rels et si gracieux, enfin cette verdure et ces fleurs, objets d’un culte presque idolâtre, on reconnaît un peuple chez lequel la sensibilité est plus développée que l’imagination, et qui trouve dans la simple obser­vation de la nature des jouissances que d’autres peuples doivent à la culture des arts. Dans le Midi, au contraire, les jardins manquent pour ainsi dire de naturel parce que l’imagination seule les com­pose et y porte cet idéal qui n’est placé que dans les arts. De là ces terrasses, ces profusions de marbres et de statues, ces eaux dormantes et toute cette symétrie des tristes jardins d’Italie, qu’on pourrait appeler des jardins architecturaux. En France, on a voulu longtemps allier les deux genres, et l’on n’est parvenu qu’à donner un peu plus de noblesse au second ; mais les Anglais seuls possèdent le vrai goût, parce qu’eux seuls naissent avec l’amour et le sentiment de la chose ; les beautés de leurs jardins sont nationales comme celles de Milton, de Shakes­peare, de Dryden ou de Thomson. La nature est leur muse, comme l’imagination est la nôtre. Partout, ils remplacent l’idéal par la contemplation.

Leurs ouvrages en littérature, même leurs livres les plus sérieux, pèchent presque toujours par le plan, l’ordonnance et la méthode. Leur langue aussi, quoi qu’on en dise, me paraît présenter le même caractère, et en avoir les mêmes défauts. On reviendra du préjugé qui fait appeler richesse cette abondance de mots, cette variété d’épithètes qui caractérisent les langues du Nord. Les langues avares de mots, claires et concises, telles que la nôtre, sont certai­nement moins commodes, mais plus parfaites. La médiocrité seule, qu’elles découragent, a le droit de se plaindre. Il faut en quelque sorte avoir quelque chose à dire pour les parler et de bonnes choses à dire pour les bien écrire. Ces entraves qu’on leur reproche révèlent au talent sa force, en le contraignant à l’employer. Sans ces entraves salutaires, la nonchalance inhérente à notre nature, à laquelle le Génie même est sujet, empêcherait l’esprit de l’homme d’arriver jusqu’où il peut atteindre. L’effort par lequel Pascal et Bossuet s’élèvent au-dessus des règles les rend sublimes, tandis qu’un génie médiocre s’arrête devant ces mêmes règles, ou ne fait que les violer.

Mathieu Molé Souvenirs de jeunesse 1793-1803

jeudi 2 septembre 2010

10-

Tu es comme cette fraîcheur, un matin de rosée d'automne. Douce et poignante, énergisante, presque agressante.
Tu es cette fureur un soir d'orage, mais aussi l'immobilité des foyers heureux en ce temps.
Tu es cette déchirante beauté, où l'émerveillement se heurte à l'intimidation du feu d'un volcan.
Tu es un ouragan, à l'intérieur même de mes veines,
une catastrophe à mes yeux aveugles,
un souffle à mes poumons asphyxiés.
Tu es l'homme qui me fait chanceler, exprès pour me fortifier. Tu es l'homme que j'hais suffisamment pour tenter de le battre à son jeu, mais aussi celui que j'aime assez pour rendre les armes avant la fatale victoire.
Tu es le feu du phénix, l'enflammeur, le destructeur, le reconstructeur.
La préciosité d'une orchidée, son infaillible beauté, son arrogance, l'audace de sa dominance.
Tu es le fou, le roi, le dominant. Le docteur, l'amoureux, le conquérant. Le guerrier, le malfaiteur, le sage. L'intelligent, le patient, le croyant.
Et moi... la peur, seulement.

samedi 28 août 2010

9-

Ma mère a rêvé à la maison familiale. Elle a dit que la cour arrière, si grande, si lointaine auparavant, s'était rapprochée de notre demeure. Elle a dit que la façade avant avait changée, qu'elle était rendue jolie, avec une rambarde sous les fenêtres des chambres et de grandes colonnes pour les soutenir.

Elle a dit qu'elle ne comprenait pas pourquoi elle a rêvé à cela. Moi je sais. Elle voit ses enfants se construire.

Depuis les premières amours de mon frère, le désir d'entourer la table familiale de beaux-enfants s'est insurgé en elle. Si j'étais un peu méchante, je dirais pour enfin se "libérer" de sa responsabilité de ses enfants. Peut-être est-ce un peu vrai. Mais ma mère est une "bonne mère" et cette pensée, si elle existait en elle, ne sortirait jamais de son inconscient.

Je sais depuis longtemps que si l'aspect de notre jardin s'est parfois enlaidi, ce n'est pas par la volonté de ma mère. Il y a des jardinières maladroites, un peu gauche dans leurs manières de jouer avec la nature. Certains préfèrent les lignes bien cassées des jardins français, d'autres la sauvagerie des jardins anglais.

Si elle préfère la victoire de l'acharnement des coups de ciseaux dans des haies dociles à la surprise d'une flore libre et riche, gonflée du désir de toucher le soleil, qui a-t-il à faire? L'écouter distraitement disperser ses plaintes de fatigue contre la nature hostile "toujours à refaire, à recouper, à retailler" et espérer, au fond de soi, être incessamment rassasiée de la fugue anglaise, vagabonde.

Il faut garder en tête, seulement, que malgré l'opposition, ces deux grandes puissances d'un siècle passé, dans leurs tentatives désespérées de se distinguer l'une de l'autre, se ressemblent encore beaucoup et ne divergent, en fait, que par le moyen utilisé pour arriver chacun à leur but commun... la perfection, le pouvoir, la suprématie.

lundi 23 août 2010

8-

Un battement d'aile derrière un vol plané,
L'altitude qui s'écrase au sol,
Un espoir, peut-être d'éthanol,
Sur un ciel assombri; l'oiseau est affolé.

Une goutte sur un front, la mer dans les yeux.
Le souffle étranglé, l'orage au creux du coeur,
L'amnésie de ces instants passés dans les cieux,
L'odeur du soufre arrive, s'agrippe alors la peur.

Et les ailes griffent l'air maladroitement,
Puis violemment se déchaine l'océan,
Rien ne va, rien ne va plus; l'oiseau s'étourdit,
Il faut revenir, revenir, revenir...

samedi 21 août 2010

7-

Destroy the past... to welcome my new future