vendredi 3 décembre 2010

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En préparant ma soirée de Noël de samedi, je me suis rendue compte d'une chose: je n'ai aucune recette de ma mère. Absolument aucune. Pas de petits cartons pour sa sauce à spaghettis, pas de vieux papiers fripés pour sa tarte aux sucres, rien. Il faut dire aussi qu'elle n'était pas une cuisinière hors-pair. Mais quand même, pas de livres de recette, ni même un judicieux conseil de cuisine dans ma tête.

Ça m'a fait tout drôle. C'était comme me rendre compte d'un manque. D'une anormalité. Le "Tu n'as pas de recette de cuisine de ta mère?" entre dans la catégorie des: "Ton père te bat?!", "Tu n'as pas de parents?!", "Ta sœur est morte?!" à peu de chose près...

Et l'appeler pour lui en demander? Si elle ne me renvoie pas sur Internet, je l'entends déjà soupirer en retirant ses livres de l'armoire pour me répondre.

Le truc, ce n'est pas le fait qu'elle cuisinait de façon pas très exceptionnelle. Je crois plutôt que ce manque, il vient du fait qu'elle détestait cuisiner. Il n'y avait pas d'application, pas d'amour, pas de joie. C'était une corvée, à tous les jours, à tous les soirs. Et quand on a été en âge de prendre le relai, elle nous l'a passé sans délicatesse, sans aide. Elle s'est juste assurée qu'on ne pas mettrait le feu à la maison et ça y est, dans sa tête, on savait comment cuisiner.

Or, manger, c'est un souffle de vie; sans nourriture, on meurt! Alors, c'est comme si ma mère ne nous cuisinait pas un bon petit souper familial mais qu'elle nous "entretenait", qu'elle nous "maintenait" en vie tous les soirs et que cette tâche l'ennuyait à mourir...

C'est ça, qui est terrible dans le fait de ne pas avoir de recettes de sa mère et que lui en demander serait quelque chose de déplacé...

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