samedi 28 août 2010

9-

Ma mère a rêvé à la maison familiale. Elle a dit que la cour arrière, si grande, si lointaine auparavant, s'était rapprochée de notre demeure. Elle a dit que la façade avant avait changée, qu'elle était rendue jolie, avec une rambarde sous les fenêtres des chambres et de grandes colonnes pour les soutenir.

Elle a dit qu'elle ne comprenait pas pourquoi elle a rêvé à cela. Moi je sais. Elle voit ses enfants se construire.

Depuis les premières amours de mon frère, le désir d'entourer la table familiale de beaux-enfants s'est insurgé en elle. Si j'étais un peu méchante, je dirais pour enfin se "libérer" de sa responsabilité de ses enfants. Peut-être est-ce un peu vrai. Mais ma mère est une "bonne mère" et cette pensée, si elle existait en elle, ne sortirait jamais de son inconscient.

Je sais depuis longtemps que si l'aspect de notre jardin s'est parfois enlaidi, ce n'est pas par la volonté de ma mère. Il y a des jardinières maladroites, un peu gauche dans leurs manières de jouer avec la nature. Certains préfèrent les lignes bien cassées des jardins français, d'autres la sauvagerie des jardins anglais.

Si elle préfère la victoire de l'acharnement des coups de ciseaux dans des haies dociles à la surprise d'une flore libre et riche, gonflée du désir de toucher le soleil, qui a-t-il à faire? L'écouter distraitement disperser ses plaintes de fatigue contre la nature hostile "toujours à refaire, à recouper, à retailler" et espérer, au fond de soi, être incessamment rassasiée de la fugue anglaise, vagabonde.

Il faut garder en tête, seulement, que malgré l'opposition, ces deux grandes puissances d'un siècle passé, dans leurs tentatives désespérées de se distinguer l'une de l'autre, se ressemblent encore beaucoup et ne divergent, en fait, que par le moyen utilisé pour arriver chacun à leur but commun... la perfection, le pouvoir, la suprématie.

lundi 23 août 2010

8-

Un battement d'aile derrière un vol plané,
L'altitude qui s'écrase au sol,
Un espoir, peut-être d'éthanol,
Sur un ciel assombri; l'oiseau est affolé.

Une goutte sur un front, la mer dans les yeux.
Le souffle étranglé, l'orage au creux du coeur,
L'amnésie de ces instants passés dans les cieux,
L'odeur du soufre arrive, s'agrippe alors la peur.

Et les ailes griffent l'air maladroitement,
Puis violemment se déchaine l'océan,
Rien ne va, rien ne va plus; l'oiseau s'étourdit,
Il faut revenir, revenir, revenir...

samedi 21 août 2010

7-

Destroy the past... to welcome my new future