lundi 29 novembre 2010

25- Departure in 23 days!

Je suis toute excitée par mon voyage aux Bahamas. Bientôt, notre appartement à Nassau et notre maison à Eleuthera seront définitivement loués. Notre budget s'est maintenant stabilisé et il en coûte moins de 1500$ pour deux semaines aux Bahamas!!! Magnifique! Magnifique!!

Question d'être plus à l'aise avec l'argent, cette semaine, je vais demander un prêt à Desjardins (de toute façon, y m'en fallait un, que je parte ou pas! Alors un p'tit mille de plus ou de moins...!) Mon chum et moi ferons aussi un compte conjoint ensemble, question de mieux gérer nos dépenses communes. Je trouve ça très excitant, très engageant l'un envers l'autre, une belle marque de confiance.

Mes journées -qui étaient déjà très bookées!- le sont encore plus avec les divers petits trucs à faire avant de partir en vacances. Je me suis fixée des objectifs et des échéanciers afin d'y arriver et de me motiver.

Parmi les motivateurs, se trouve la petite fête de Noël que j'organise en secret pour remercier mon chum de m'amener aux Bahamas! Musulman, il n'a jamais fêté Noël et je compte bien lui montrer ce que ça signifie (en dehors de toute notion de "consommation"). À cette date, seront complétés les détails financiers (prêts, compte conjoint, assurance, etc.) et les achats (des costumes de bain à la trousse de premiers soins!)

dimanche 28 novembre 2010

24- La contingence

J'ai appris que, dans beaucoup de domaines, ce qui distinguait l'être humain de l'animal, l'unité basal de notre différence, c'était la contingence. Le non-nécessaire.

C'est rendu à un tel point présent dans notre vie qu'on en crée à tous les jours: dans nos discussions, dans nos envies et même, dans nos "besoins". C'est comme un levier virulent qui pousse toujours plus haut et toujours plus vite. On n'y échappe pas. Et y échapper, rendus là où nous sommes, serait un geste tout à fait marginal, inhumain. Cela impliquerait un brusque retour à l'arrière: ne vivre que dans la satisfaction de nos besoins primaires. Toute conversation en dehors de ce but serait à proscrire. On s'emmerderait bien vite. Alors conscient de cet ennui, on pousse vers l'autre extrême, vers la contingence.

Le malheur dans tous ça, c'est que la contingence se soit transformée en nécessité et que la majorité d'entre nous n'en ait pas conscience. C'est qu'en plus de transmettre le virus, on encourage sa propagande. Bien sûr, il faut se divertir; on en est rendu là, et c'est quand même fort agréable. Mais il y a le revers de la médaille; le stress pour des choses idiotes, qu'on croit d'une importance capitale: arriver en retard au travail, par exemple, et toutes les conséquences qui peuvent en découler: le congédiement, la pauvreté, la faim.

C'est ce niveau d'égalité dans l'ordre du primaire et du nécessaire qui tue, qui détruit, qui est malsain. On a démoli les frontières et on s'est illusionné au point maintenant d'en subir les conséquences...

mercredi 24 novembre 2010

700- Bahamas

Il y a des choses, même si on les souhaite ardemment, auxquelles on renonce sans même essayer, parce qu'on sait que c'est trop gros, trop grand, trop cher, trop... trop! Comme les voyages dans l'espace quand on est jeune, ou comme la Ferrari, lorsqu'on est un peu plus vieux.

Moi, c'était les Bahamas. Dans ma tête, ces îles appartenaient à la société des riches, des millionnaires et plus. Peut-être, que je me disais quand même, peut-être un jour, mais ça va être moins le fun, vu que je serai vieille, ridée et peut-être grosse.

Et ben non, j'y vais aux Bahamas. Cet hiver en plus, alors que je suis paumée comme je ne l'ai jamais été avant! Bon, c'est la gracieuseté de mon chum, encore une fois! Mais on a trouvé un deal de l'Enfer, lui et moi. 442$ aller-retour, même pas d'escale. Et un autre deal pas d'allure: 120$ la nuit pour une maison avec sa plage privée. Et on travaille fort encore pour trouver d'autres trucs pas croyables de ce genre.

J'ai rigolé avec mon chum: "Je pense que notre destin c'est de mourir ensemble dans un avion. Mais là, comme y'a Dieu qui est tanné de nous attendre, il s'est dit qu'on était trop cheap et donc qu'il fallait nous faire ce dernier cadeau-là! Parce que 442$ pour les Bahamas... c'est pas normal!"

J'espère juste que le crash est prévu pour le retour...!

Ça m'a pris une bonne journée pour réaliser que je partais là-bas! Non seulement, j'allais vivre un de mes rêves les plus fous, mais en plus, j'allais m'extirper d'un Noël infernal en famille! C'est pour ça que je dis que c'est une intervention divine. C'est vraiment pour ça!

Après avoir réalisée que j'allais marcher sur du sable rose à Eleuthera, j'ai gardé la nouvelle pour moi. Je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas été capable de le dire à quelqu'un avant trois jours! Et puis c'est sorti dans un ordre très bizarre: les amis de l'Allemagne en premier, mes employeurs, les gens avec qui je travaille, ma meilleure amie, mon autre amie, ma sœur, et puis ma mère, par l'intermédiaire de ma sœur.

Comme si j'appréhendais la réaction de jalousie des gens autour de moi. Il faut dire que, dans le cas de ma mère, je ne me suis pas trompée! Il paraît que l'humeur de ma mère est devenu maussade à un point incroyable! Au téléphone, j'ai entendu ma sœur se fâcher contre ma mère parce que s'en était rendu insupportable. D'un coup.

- Maman! Elle s'en va aux Bahamas!

J'ai dit à ma sœur de lui faire la blague suivante: "Au moins, elle aura plus peur qu'il m'enferme sous une burka!"

Elle ne l'a pas trouvé drôle, il paraît!

vendredi 19 novembre 2010

23- La richesse des pauvres

Les études coûtent chers. Pas à cause des frais scolaires, mais à cause du temps nécessaire à l'étude qui nous empêche de travailler ou alors d'avoir une vie sociale décente (il y a un choix à faire!) C'est d'autant plus difficile lorsque l'on ne reçoit pas d'aide.

Il y a deux ans, j'ai entamé une procédure pouvant me donner le critère d'autonomie. Ce critère, une fois obtenu, permet de ne plus considérer le revenu des parents dans ceux de l'étudiant (car l'aide financière considère que tous les parents aident leurs enfants dans leur étude... c'est à leur yeux une vérité fondamentale -qui n'est pas inscrite dans les gènes de ma mère et de beaucoup d'autres parents, aux dires de plusieurs étudiants)

En septembre, j'étais donc supposée recevoir des bourses, car, sans le salaire de ma mère, je suis pauvre (avant, je ne l'étais pas.....) Mais une erreur s'est glissée dans mon dossier. Une erreur, une maladresse, une connerie. En septembre, enfin, sonnait ma délivrance lorsque j'apportais l'épais dossier contenant les nombreuses et interminables preuves nécessaires pour obtenir ce fameux critère d'autonomie. Mais quelques semaines plus tard, je reçois un fatidique coup de téléphone: je suis refusée à l'aide financière. Pire encore! Je n'étais même pas accessible aux prêts que j'ai toujours eu!

Nous étions fin septembre... la période d'embauche est terminée. Il m'a fallu quelques autres semaines pour me trouver un deuxième emploi pouvant me donner plus d'heures. Entre temps, j'avais grugé sur mes économies en attendant de recevoir l'argent du gouvernement. Afin de rembourser les dettes accumulées depuis septembre, je devais travailler un minimum de 30 heures par semaine, en plus de mes trois cours d'université et de cégep.

Je n'ai pas pu taugher plus de trois semaines. J'étais en larmes, complètement épuisée et découragée. Malgré tous les efforts que je faisais, l'argent aussitôt arrivé, partait pour le paiement des comptes. J'ai remis mes priorités en ordre: il fallait finir les cours du cégep en premier, sinon, je ne serai pas admise à l'université en janvier et je n'aurai pas d'argent à ce moment-là. Alors j'ai descendu le nombre d'heures de travail au minimum: 20 heures.

À la mi-session, le cégep était très bien avancé, mais j'ai eu des très mauvais résultats à l'université. J'ai lâché un travail: 15 heures. Maintenant, je n'ai plus d'argent. Je dois emprunter pour manger et c'est à peine si je m'offre le luxe de me chauffer. J'en suis rendue à ce point-là.

La pauvreté, à Montréal, à quelque chose d'absurde. J'ai Internet, j'ai un iPhone (bon... reçu en cadeau!), j'ai un appartement, j'ai une télévision (reçu en cadeau aussi), mais je n'ai pas de foutu argent pour m'acheter un café à 1,50$!

Comme si ce n'était pas suffisant, je suis tellement à cran que je tombe malade à rien. Tout pour optimiser mon efficacité! Et j'ai presque envie de me battre lorsque je dois dépenser l'argent de l'épicerie pour... des médicaments!!!!!!

Oui... je pourrai aller courir pour me déstresser et renforcer mon système immunitaire, mais le gym de l'université est loin (45min) et... comme on a faim en revenant de s'entraîner!!! Alors ce que je fais, jour après jour, c'est des devoirs, de l'école, du travail et du dodo. Parfois, mon chum brise cette routine, mais c'est bien le seul que je vois plus d'une fois par semaine.

Rien. De. Plus.

------------------

Quand je dis que la pauvreté a des allures absurdes: mon chum vient de m'offrir un voyage aux Bahamas cet hiver!

jeudi 18 novembre 2010

22- RÉER vs. Épargne

En mars dernier, j'ai fait une chose que je n'ai jamais fait auparavant: j'ai investi dans des RÉER. C'est une de mes amies qui travaille chez Desjardins qui m'a un peu poussé à le faire. Bon, soucieuse de passer du bon temps à ma retraite, ça faisait longtemps que j'y pensais... mais de là à passer à l'acte...

Bref... huit mois plus tard, je me rends compte que les intérêts courus sont de BEAUCOUP moindre qu'un placement que j'ai fait à la même époque. En gros, mis à part que c'est "libre d'impôt", il n'y a rien du tout d'intéressant dans un RÉER. À la limite, la remise d'argent sur la maison ou j'sais pas... mais ça doit être une autre arnaque.

C'est que, derrière les RÉER, il y a des frais de gestion/d'administration/de ??? ce qui gobe une bonne partie des intérêts gagnés. J'ai lu ça quelque part dans un journal. Mais les faits sont là: mon épargne à terme m'a plus rapporté et il m'a sorti de la schnout (marde) ce mois-ci.

Épargne à terme: 2
RÉER: 0

On a un gagnant!

De toute façon, fallait s'y attendre. À chaque fois que je suis sur le point de me croire riche, quelque chose arrive. Au moins, l'inverse est aussi vrai: À chaque fois que je suis sur le point de me retrouver sur la paille, quelque chose me sauve!

mardi 16 novembre 2010

21- L'argent, les hippies et les grèves étudiantes

Par Facebook, j'ai appris que le département des sciences humaines de l'UQÀM (quelle nouvelle...) serait en grève pendant trois jours pour la même et unique raison que les trois-quatre autres dernières années: les prêts et bourses qui.. blablabla. Comme quoi, les étudiants font preuves d'imagination.

Ce que je trouve le plus exaspérant, c'est que ces belles p'tites têtes à claque qui décident de faire une levée de cours choisissent toujours les fins de session. Y-a-t-il un lien de causalité?! Hmmm! Je me le demande bien!

Cela dit, je suis en gros tabarnak devant ces ados-similis-adultes-révoltés-à-tendance-hippies-chics-et-écolos. Parce que oui, ce sont des adolescents qui ont les hormones dans le plafond et qui savent pas encore les contrôler comme des adultes. Ils vénèrent les Baby Boomers qui ont fucké, qui fuck et qui vont fucké notre système dans plusieurs domaines. Et en plus, ils se disent hippies mais se promènent avec un iPod/iPhone/iTruc dans les mains en pétant une coche au premier individu qui jette une facture de papier à la poubelle plutôt qu'à la récupération.

Ben oui! Parce que la session passée, j'en ai vu manifesté avec des appareils téléphoniques à 500$! Et j'ai même vu un dude se promener avec un pupitre d'école dans la rue, preuve qu'en matière d'argent et de budget, c'est la compréhension totale. Sans parler des pitounes qui manifestent en talons-hauts parce qu'elles sont tannées, pour une fois, de magasiner pendant leurs cours universitaires...

Non, mais t'sais... la moitié de ces étudiants-là ont un flat screen, une console de jeux, se bourrent d'alcool (weed) à longueur de semaine, partent en vacances une fois par an, et peuvent demander à papa-maman de l'argent n'importe quand.

Rétablissons les faits. Sur une affiche de l'UQÀM, j'ai vu (SCANDALE!) qu'un étudiant recevait 7$ par jour pour se nourrir. Cela fait 49$ par semaine d'épicerie. En oubliant la caisse de bières, les produits bios et naturelles et en focussant sur les spéciaux, 50$ d'épicerie par semaine, c'est en masse!

Sur une autre affiche, j'ai vu qu'un étudiant recevait 2350$ et des poussières pour ses frais de scolarité pour deux sessions. Admettons qu'une session coûte 1200$, fois deux, ça revient à 2400$. C'est 50$ à débourser de ses poches. Et les cahiers, et les crayons, et les manuels? Ben gardez-les vos reçus! Mettez ça dans vos impôts pis vous les payerez pas! D'ailleurs, même si c'est le gouvernement qui "paie" les études, y'a pas un maudit étudiant qui va avoir la franchise et l'honnêteté de ne pas mettre dans ses impôts la facture de ses études!!!!!!!!

Et l'appartement? Et l'abonnement au gym? Et le psy pour apprendre à gérer la pression/le stress/la dépression saisonnière? Et l'électricité? Et Internet? Et le reste?

Quoi le reste? Quel reste? Le gouvernement ne paie pas pour que les étudiants étudient dans le luxe. Le montant donné par les prêts et bourses est suffisant pour les besoins essentiels. Et encore! Un prêtre qui achète rien, se contente de peu, vit dans le vœu de la pauvreté sans jamais avoir faim, se sentirait riche, réussirait à faire des économies et irait se dorer la couenne en Floride avec l'argent du gouvernement!

Cela dit, la pauvreté étudiante existe, tout comme la détresse et l'abandon des cours du aux coûts inabordables des études pour certains. Le problème alors ne vient pas de l'argent reçu par l'aide financière aux études, car ce qu'ils donnent est TRÈS correcte. Ce n'est pas le coût des frais de scolarité(payer moins cher = moins de service, moins bonne qualité des cours, classes surchargés, profs en burn-out, etc.) Le problème, c'est l'ACCESSIBILITÉ aux critères des prêts et bourses.

La bureaucratie exige des papiers pour TOUT. Tu ne parles pas à une personne, tu parles à un formulaire qui coche les cases des critères auxquels tu corresponds. Tu arrives au guichet de l'aide financière, on te demande ton code permanent avant de te dire un bonjour. Les situations particulières ne sont pas prises en compte, tu dois fitter dans le boule. Nombre d'étudiants ne reçoivent pas d'aide parce que leurs parents sont trop riches (mais ceux-ci ne donnent rien à leurs enfants). Beaucoup aussi ont des enfants sous les bras, mais parce qu'ils leur manquent un critère, ils passent à côté d'une aide financière considérable. On refuse aussi de l'aide financière à ceux qui change de statut pendant l'année scolaire (temps partiel à la session automne, temps plein à la session d'hiver). Cela n'a aucune logique, mais cela est pourtant et mets dans la merde beaucoup d'étudiants!

Donc voilà ce que les hippies uqàmiens devraient réclamer: assouplissement des critères d'admission aux prêts et bourses, quitte à diminuer les prêts et bourses reçus par certains étudiants. Assouplissement et flexibilité, ouverture d'esprit et contact humain. Véritable source d'aide à l'étudiant. Et ça, ce n'est pas la mère à boire pour exaucer.

lundi 15 novembre 2010

20- La mère

Ma mère...
À la fin de cet été et au début de l'automne, ma mère a fait plusieurs actions qui m'ont amené à prendre une grande décision: l'écarter de ma vie. Depuis, je me sens mieux. Véritablement mieux. Je n'ai plus de pression, je n'ai plus de stress, je me sens libérée et même, pour pousser jusqu'au zèle (et aussi parce que c'est un peu drôle), ma vie sexuelle s'en porte mieux !!

Non, pour vrai, je me sens comme ce chat qui vient de cracher une vilaine boule de poils qui était coincée depuis fort très longtemps. Parce que ma mère, c'est un gros tapon de poils entremêlé où la poussière et autres minuscules déchets s'est pris entre les filaments. Elle est remplie de vide où de vieux fantômes sont venus se pendre. C'est un tas de problèmes qui se mélangent les uns aux autres et à cause des nombreux nœuds, on arrive jamais à en connaître l'origine, la cause, la raison, le pourquoi du commun. On se fatigue à essayer de comprendre, de voir clair, de chercher un sens. On finit simplement par se perdre, se faire prendre et ensuite, vouloir se pendre.

Je ne me sens même pas capable d'avoir une once de dégoût sur ce que je suis en train de dire: j'en ai marre. Ma mère est un monstre gluant semblable à une sangsue, mais sans les vertus thérapeutiques de celles-ci, il faut le préciser. À plusieurs reprises, j'ai voulu me détacher d'elle, m'enlever à son emprise, toujours avec plus ou moins de succès, d'échecs.

Une fois, je suis même allée au poste de police tellement j'en avais marre. On a parlé de la DPJ. Ma mère s'est effrayée, moi aussi. Je trouvais ça pas mal gros, la DPJ, t'sais, pour une mère qui frappe pas et qui nous nourrit bien. Mais j'avais, quoi... 14-15 ans? C'était facile pour ma mère de me faire alors passer pour une folle. Et c'était facile pour la DPJ de se dire: elle est assez vieille pour savoir ce qu'elle fait.

Ben non. Ostie. J'aurais du continuer les démarches. Je me suis faite entourloupée par ma mère. J'ai rembarqué sur le bateau familial sans savoir comment et tout en continuant de vomir par-dessus bord, je regardais le rivage qui s'éloignait, s'éloignait, s'éloignait.

Après ça, je suis sûre que ma mère a commencé à me détester. Moi aussi je la détestais, mais je savais pas trop vraiment pourquoi encore. Ma mère est intelligente, quand même, c'est une bonne manipulatrice, en somme.

J'ai chié tout ce que j'avais pour enfin pouvoir partir en appartement. C'est finalement un coup de poing à la tête lancé par mon frère après une sérieuse engueulade avec ma mère qui m'a fait décampé. En une semaine, j'avais trouvé mon coloc pis mon appart. Deux semaines plus tard, je partais sous les yeux peinés de ma mère qui me trouvait don jeune pour partir. Mais elle devait choisir: mon frère ne remettrait pas les pieds à la maison tant et aussi longtemps que j'étais à la maison. C'était un demi-mal.

Maudit que j'étais bien à l'époque. Le cégep, l'aide financière, le boulot, les amis, les sortis. Je me sentais à l'époque où je jouais à la grande alors que j'en avais 5. Je me suis débrouillée pas mal, j'étais bien. Le jeu entre ma mère et moi s'est calmé. Je me suis rapprochée, ma mère m'a de nouveau encerclé.

Alors je suis partie en Allemagne et juste avant, j'ai eu une de ces fameuses discussions, pire que dans le pire des films les plus pathétiques sur les départs dans un autre pays. Je l'ai cru folle. Je suis partie soulagée.

À mon retour, tentative de ma mère de me garder sous son aile. Échec. Elle était trop occupée par son emploi, j'imagine. Le cœur y était moins. Ce fut facile de revenir en appartement, pas de résistance. Elle était juste déçue que je sois si pressée de partir de chez elle. Ça l'aurait flatté que je m'éternise un peu et ça l'aurait rendue heureuse de me mettre dehors à cause de mon stock dans le garage qui commence à prendre d'la place... comme si ça pouvait gonfler au fil des mois qui passent...

Il y a eu encore ce jeu de chat et de souris qui s'agacent. Elle semble être devenue gentille, je viens, j'approche, elle sort les griffes, je m'éloigne, elle fait le chat qui dort et je reviens, la croyant de nouveau inoffensive.

À force de venir et de partir comme ça, j'ai fini enfin par comprendre véritablement en quoi consistait la manipulation de ma mère. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle y excelle tellement bien, et c'est rendu si naturel pour elle qu'elle juge maintenant son comportement de normal et qu'elle est incapable d'y voir une quelconque faute.

Peut-être aussi que c'est plus profond que ça. Peut-être qu'elle est incapable d'aimer. Allez savoir ce qui l'a rendu si inapte à cette aptitude. en fait, j'ai réalisé en parlant avec une amie, l'autre jour, que j'ai de magnifiques souvenirs d'enfance avec ma mère, mais qu'après la mort de mon père, les bons souvenirs s'espacent pour laisser place à des souvenirs désagréables.

Bref, depuis septembre, je n'ai pas vu ma mère et je m'en porte merveilleusement bien. Cependant, hier, ma mère, écœurée de se faire ignorer par moi, m'a poliment conviée avec toute sa bonne vieille manipulation à une petite soirée dans un café, après mon travail. Elle ira même me reconduire jusqu'à chez moi après, comme ça, j'aurai plus de temps pour faire mes devoirs. Le tout avec un ton sec, un débit rapide, et un point d'interrogation où la réponse est déjà incluse dans la question.

Ce soir-là, elle m'a scrappé ma soirée.

La dite soirée fantastique était programmée pour vendredi de cette semaine, mais, miracle! ma boss m'envoie un SMS pour me demander si j'étais d'accord pour changer de shift et m'envoyer dans une autre école où je terminerai trop tard pour la rencontre annoncée avec ma mère.

Cette soirée-là, ma boss a fait ma semaine.

dimanche 14 novembre 2010

19- Ces temps vagues...

Depuis trois jours, je souffre d'acharnement. L'acharnement total, le vrai, celui des lesbiennes féministes menstruées. Sauf que je ne suis pas lesbienne et surtout pas féministe. On passe pour le troisième qualificatif.

Hier, toutefois, l'acharnement s'est dissipé sous le bras d'un aveugle. Je revenais de mon examen de Cégep@distance, plus acharnée que jamais. Cependant, j'avais des bonnes intentions. Mon chum et moi avions prévu de passer une belle soirée ensemble. J'ai donc mis de côté ma mauvaise humeur, ma fatigue et mon irritation et j'ai fait un détour de 20 minutes pour aller acheter tout ce qu'on avait de besoin pour faire un bon tajine québécois (c'est ça qu'on appelle l'assimilation!)

Baguette de pain sous le bras, sacoche et sac d'épicerie sous l'autre, je m'en reviens, trotti-trottant vers le métro. C'est alors que je vois un homme, avec sa canne blanche, qui semble assez perdu. Il essayait de descendre par les escaliers montants.

"Je vous donne un coup de main?! Vous êtes sur le point de descendre en montant, là!" On fait marche arrière, littéralement (mes expériences de guide-aveugle n'étant pas très nombreuses..) et on revient vers les escaliers descendants. L'homme semblait si calme, si "ok" avec la situation. À sa place, j'aurais plutôt sacré comme le calvaire et garroché ma canne blanche au boutte de mes bras, mais lui, non, il me souriait sans savoir si j'étais vraiment en face de lui.

Ça m'a troublé.

Ensuite, il partait direction Snowdon. Je l'ai accompagné sur le quai et j'ai laissé mon aveugle là, un peu inquiète pour le reste de sa promenade.

Il ne m'a pas enlevé mon acharnement, mais disons que, pendant un instant, mon monde s'est arrêté de tourner autour de mon nombril et ça m'a fait du bien.

vendredi 12 novembre 2010

18- L'éducation

Depuis le collégial... non, depuis la fin du secondaire, je me pose de sérieuses questions sur le système d'éducation. D'abord simplement "haineuse" contre "les obligations" du système au secondaire, j'en suis arrivée à me questionner plus profondément sur l'intérêt de l'éducation.

On entend par intérêt:
1- un souci favorable pour quelqu'un/quelque chose.
2- une chose importante/stimulante pour quelqu'un.
3- un avantage.
4- une somme d'argent due pour le prêt d'un montant.

Et en s'interrogeant sur le but de l'éducation, on trouve la réponse suivante: moyens mis en place afin de développer des domaines, des aptitudes, des connaissances, etc.

L'intérêt de l'éducation, c'est donc un souci "d'élévation" des individus de la société afin de développer des différents domaines existants pour en tirer des avantages.

Simplement à partir de cela, je pose quelques problématiques bien simples:

1- Il est facile (trop facile) d'entrer dans certains programmes. Le nombre d'individus inscrits ces programmes y est alors très grand, plus grand que nécessaire. Les "vrais" étudiants se fondent alors parmi les étudiants moins studieux. Les professeurs n'ont pas assez de temps pour ceux qui veulent véritablement étudier, apprendre et faire avancer le domaine.

2- Des programmes universitaire d'arts, c'est bien, c'est nécessaire, mais trop, c'est comme pas assez. Les universités ayant présentement des problèmes financiers, je ne comprends pas qu'il y ait autant d'argent investit dans le domaine des arts. Le problème ne vient pas de cet investissement, mais du mot autant. Quel est le pourcentage d'étudiants en art qui apporteront véritablement une révolution dans le domaine? Alors pourquoi autant d'argent là-dedans, ciboire?!

3- Le "one size fit". Les plus cons au plus intelligents se retrouvent dans les mêmes classes. C'est comme mettre un p'tit gros qui n'aime pas courir et le prochain Bruny Surin dans la même classe. Ça ne fonctionnera jamais. Le p'tit gros, plutôt que de ne pas aimer courir, détestera courir. Et le prochain Bruny Surin n'existera pas, faute de ne pas avoir pu lui offrir un niveau de performance ajusté à son calibre.

Je finis avec ce lien, fort intéressant sur la maudite réforme scolaire. Preuve que mettre les plus cons avec les plus intelligents, ça donne pas des résultats fort, fort...

http://ladeseducation.ca

mercredi 10 novembre 2010

17- L'éparpillement

C'est la session la plus chaotique que j'aie eu de ma vie. Je m'absente beaucoup, j'oublie les devoirs, je n'écoute pas, je pars à la pause même si je suis arrivée en retard à la première partie du cours. Je suis fatiguée, lasse, peu intéressée. Je suis dans un cours de théorie littéraire, je pense à mon budget, je suis chez moi à faire des devoirs de cégep, je pense à la prochaine remise de travail à l'université, je suis au travail, je pense à des solutions à mes problèmes personnelles.

Étrangement, je suis partagée entre deux sentiments. L'un est le désespoir; celui où l'on sent que l'énergie manque pour tout contrôler, l'autre est l'espoir, car le soulèvement de la poussière est immanquable lorsque l'on fait du gros ménage.

Je vois pourtant bien que j'avance, très rapidement, mais je commence à manquer de force. Un mois et demi à tenir. Encore... Un mois et demi...

dimanche 7 novembre 2010

16- Courir jusque dans le vide

Un arbre, sous une bourrasque de vent trop forte, perd de ses feuilles, comme un autre pleurerait d'un coup du destin trop tragique, ou comme un oiseau perd de ses plumes lorsqu'il est atteint d'une balle de fusil. C'est que le temps passe, les saisons défilent, défilent, défilent... Derrière nous, des brides d'âmes échappées pendant ces périodes où la faiblesse accable le corps entier. La vie, alors, est une longue liturgie, qui se répète dans les échos si particuliers des grandes églises. C'est l'ennui. Quelques fous y voient une poésie, prennent la décision alors d'y rester. Mais ils vivent heureux dans leur mélancolie, sont en paix devant les grands coups du destin; ils n'ont pas peur, ils sont calmes, on les envie presque. Mais les autres connaissent les printemps, le rétablissement tranquille et inespéré des choses. On avait osé ne plus y croire, certains l'avaient oublié et vraiment, lorsque l'ombre semble avoir enfin tout consommé, arrive cette bride de lumière, pour nous achever plus fortement, ou alors, pour nous raviver, juste à temps.

jeudi 4 novembre 2010

15- Quand je vais être grande, je serai...

Quand j'étais toute petite, je voulais être princesse. Après, quand on m'a dit que la vie de princesses était plutôt ennuyante, j'ai voulu devenir écrivaine. Après j'ai changé pour être vétérinaire, chanteuse, traductrice, caméraman, policière, psychologue, athlète/prof de gym/coach.

Quand je suis devenue un peu plus grande tout en étant encore petite, je me suis intéressée au corps policier et au travail social pour être profondément désillusionnée à mon adolescence, période propice à la découverte de ces services gouvernementaux, ma foi, surprenants...

Alors sans grande intention, je me suis inscrite au cégep, en arts et lettres, profil lettres où mes intentions de devenir écrivaines ont remontées à la surface. J'ai poursuivi en littérature à l'université où mon intérêt pour l'art à diminuer de façon considérable à chacune des nouvelles sessions entamées.

Heureusement, à travers mes cours d'arts, j'ai eu des cours d'anthropologie et de linguistique, j'ai découvert la langue allemande et arabe et j'ai travaillé comme tuteure auprès de jeunes et de moins jeunes de différentes cultures et nationalités.

J'ai trouvé ces échanges très enrichissants et stimulants. Ils permettaient de mettre en pratique mon côté créatif et de venir en aide à ceux qui en avait besoin, tout en développant une relation de confiance avec l'autre. Ma facilité à vulgariser et à synthétiser la matière, mon intérêt à l'écriture et aux langues et les multiples défis que rencontre un tuteur m'ont amené à clarifier mon choix de carrière.

Aujourd'hui encore, j'ai eu la confirmation que ce genre de travail était fait pour moi. La mère du petit garçon que j'aide m'a affirmé que celui-ci adorait les exercices que je lui préparais. Je remarque aussi que ses résultats, autant que ses efforts et sa motivation augmentent de semaines en semaines.

C'est pour cela que, quand je serai grande, je serai orthopédagogue!