mardi 16 novembre 2010

21- L'argent, les hippies et les grèves étudiantes

Par Facebook, j'ai appris que le département des sciences humaines de l'UQÀM (quelle nouvelle...) serait en grève pendant trois jours pour la même et unique raison que les trois-quatre autres dernières années: les prêts et bourses qui.. blablabla. Comme quoi, les étudiants font preuves d'imagination.

Ce que je trouve le plus exaspérant, c'est que ces belles p'tites têtes à claque qui décident de faire une levée de cours choisissent toujours les fins de session. Y-a-t-il un lien de causalité?! Hmmm! Je me le demande bien!

Cela dit, je suis en gros tabarnak devant ces ados-similis-adultes-révoltés-à-tendance-hippies-chics-et-écolos. Parce que oui, ce sont des adolescents qui ont les hormones dans le plafond et qui savent pas encore les contrôler comme des adultes. Ils vénèrent les Baby Boomers qui ont fucké, qui fuck et qui vont fucké notre système dans plusieurs domaines. Et en plus, ils se disent hippies mais se promènent avec un iPod/iPhone/iTruc dans les mains en pétant une coche au premier individu qui jette une facture de papier à la poubelle plutôt qu'à la récupération.

Ben oui! Parce que la session passée, j'en ai vu manifesté avec des appareils téléphoniques à 500$! Et j'ai même vu un dude se promener avec un pupitre d'école dans la rue, preuve qu'en matière d'argent et de budget, c'est la compréhension totale. Sans parler des pitounes qui manifestent en talons-hauts parce qu'elles sont tannées, pour une fois, de magasiner pendant leurs cours universitaires...

Non, mais t'sais... la moitié de ces étudiants-là ont un flat screen, une console de jeux, se bourrent d'alcool (weed) à longueur de semaine, partent en vacances une fois par an, et peuvent demander à papa-maman de l'argent n'importe quand.

Rétablissons les faits. Sur une affiche de l'UQÀM, j'ai vu (SCANDALE!) qu'un étudiant recevait 7$ par jour pour se nourrir. Cela fait 49$ par semaine d'épicerie. En oubliant la caisse de bières, les produits bios et naturelles et en focussant sur les spéciaux, 50$ d'épicerie par semaine, c'est en masse!

Sur une autre affiche, j'ai vu qu'un étudiant recevait 2350$ et des poussières pour ses frais de scolarité pour deux sessions. Admettons qu'une session coûte 1200$, fois deux, ça revient à 2400$. C'est 50$ à débourser de ses poches. Et les cahiers, et les crayons, et les manuels? Ben gardez-les vos reçus! Mettez ça dans vos impôts pis vous les payerez pas! D'ailleurs, même si c'est le gouvernement qui "paie" les études, y'a pas un maudit étudiant qui va avoir la franchise et l'honnêteté de ne pas mettre dans ses impôts la facture de ses études!!!!!!!!

Et l'appartement? Et l'abonnement au gym? Et le psy pour apprendre à gérer la pression/le stress/la dépression saisonnière? Et l'électricité? Et Internet? Et le reste?

Quoi le reste? Quel reste? Le gouvernement ne paie pas pour que les étudiants étudient dans le luxe. Le montant donné par les prêts et bourses est suffisant pour les besoins essentiels. Et encore! Un prêtre qui achète rien, se contente de peu, vit dans le vœu de la pauvreté sans jamais avoir faim, se sentirait riche, réussirait à faire des économies et irait se dorer la couenne en Floride avec l'argent du gouvernement!

Cela dit, la pauvreté étudiante existe, tout comme la détresse et l'abandon des cours du aux coûts inabordables des études pour certains. Le problème alors ne vient pas de l'argent reçu par l'aide financière aux études, car ce qu'ils donnent est TRÈS correcte. Ce n'est pas le coût des frais de scolarité(payer moins cher = moins de service, moins bonne qualité des cours, classes surchargés, profs en burn-out, etc.) Le problème, c'est l'ACCESSIBILITÉ aux critères des prêts et bourses.

La bureaucratie exige des papiers pour TOUT. Tu ne parles pas à une personne, tu parles à un formulaire qui coche les cases des critères auxquels tu corresponds. Tu arrives au guichet de l'aide financière, on te demande ton code permanent avant de te dire un bonjour. Les situations particulières ne sont pas prises en compte, tu dois fitter dans le boule. Nombre d'étudiants ne reçoivent pas d'aide parce que leurs parents sont trop riches (mais ceux-ci ne donnent rien à leurs enfants). Beaucoup aussi ont des enfants sous les bras, mais parce qu'ils leur manquent un critère, ils passent à côté d'une aide financière considérable. On refuse aussi de l'aide financière à ceux qui change de statut pendant l'année scolaire (temps partiel à la session automne, temps plein à la session d'hiver). Cela n'a aucune logique, mais cela est pourtant et mets dans la merde beaucoup d'étudiants!

Donc voilà ce que les hippies uqàmiens devraient réclamer: assouplissement des critères d'admission aux prêts et bourses, quitte à diminuer les prêts et bourses reçus par certains étudiants. Assouplissement et flexibilité, ouverture d'esprit et contact humain. Véritable source d'aide à l'étudiant. Et ça, ce n'est pas la mère à boire pour exaucer.

2 commentaires:

  1. En 1996, j'ai commencé le cégep, pis c'était là aussi les étudiants en sciences humaines qui étaient derrière la grève. C'EST TOUJOURS LA MÊME HISTOIRE QUI SE RÉPÈTE, D'ANNÉE EN ANNÉE. Bref, ça fait pas 3-4 ans que c'est comme ça, mais au moins 20 ans! Les étudiants en sciences sociales se pratiquent déjà à essayer de faire dérailler le système, parce qu'ils savent qu'ils n'en profiteront pas autant que ceux qui n'en ont rien à branler des grèves.

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  2. Oh... c'est décourageant ça. Moi je veux une grève contre les sciences humaines!

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