dimanche 28 novembre 2010

24- La contingence

J'ai appris que, dans beaucoup de domaines, ce qui distinguait l'être humain de l'animal, l'unité basal de notre différence, c'était la contingence. Le non-nécessaire.

C'est rendu à un tel point présent dans notre vie qu'on en crée à tous les jours: dans nos discussions, dans nos envies et même, dans nos "besoins". C'est comme un levier virulent qui pousse toujours plus haut et toujours plus vite. On n'y échappe pas. Et y échapper, rendus là où nous sommes, serait un geste tout à fait marginal, inhumain. Cela impliquerait un brusque retour à l'arrière: ne vivre que dans la satisfaction de nos besoins primaires. Toute conversation en dehors de ce but serait à proscrire. On s'emmerderait bien vite. Alors conscient de cet ennui, on pousse vers l'autre extrême, vers la contingence.

Le malheur dans tous ça, c'est que la contingence se soit transformée en nécessité et que la majorité d'entre nous n'en ait pas conscience. C'est qu'en plus de transmettre le virus, on encourage sa propagande. Bien sûr, il faut se divertir; on en est rendu là, et c'est quand même fort agréable. Mais il y a le revers de la médaille; le stress pour des choses idiotes, qu'on croit d'une importance capitale: arriver en retard au travail, par exemple, et toutes les conséquences qui peuvent en découler: le congédiement, la pauvreté, la faim.

C'est ce niveau d'égalité dans l'ordre du primaire et du nécessaire qui tue, qui détruit, qui est malsain. On a démoli les frontières et on s'est illusionné au point maintenant d'en subir les conséquences...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire