dimanche 7 novembre 2010

16- Courir jusque dans le vide

Un arbre, sous une bourrasque de vent trop forte, perd de ses feuilles, comme un autre pleurerait d'un coup du destin trop tragique, ou comme un oiseau perd de ses plumes lorsqu'il est atteint d'une balle de fusil. C'est que le temps passe, les saisons défilent, défilent, défilent... Derrière nous, des brides d'âmes échappées pendant ces périodes où la faiblesse accable le corps entier. La vie, alors, est une longue liturgie, qui se répète dans les échos si particuliers des grandes églises. C'est l'ennui. Quelques fous y voient une poésie, prennent la décision alors d'y rester. Mais ils vivent heureux dans leur mélancolie, sont en paix devant les grands coups du destin; ils n'ont pas peur, ils sont calmes, on les envie presque. Mais les autres connaissent les printemps, le rétablissement tranquille et inespéré des choses. On avait osé ne plus y croire, certains l'avaient oublié et vraiment, lorsque l'ombre semble avoir enfin tout consommé, arrive cette bride de lumière, pour nous achever plus fortement, ou alors, pour nous raviver, juste à temps.

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